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La stratégie "israélienne" pour "bouter" la Résistance hors de la Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Liban : des fragments de missiles retrouvés après les tirs dans le Golan occupé et en Syrie. ©RT

Dans la nuit de jeudi à vendredi 25 mai, les chasseurs israéliens ont tiré deux missiles contre une base de l'armée syrienne dans le sud-ouest de Homs. Selon des sources proches de l'armée syrienne, les deux missiles qui ont visé l'aéroport de Daba'a ont aussitôt réactivé les unités de la DCA du 72ème régiment de l'armée syrienne qui les a interceptés. Les débris de l'un des missiles ont provoqué l'explosion dans l'un des entrepôts de l'aéroport sans faire de victimes ni de dégâts.

Dans la foulé, la presse israélienne tout comme certains médias de la région ont dit que les missiles avaient visé les positions du Hezbollah à Qusseir, information qui a été catégoriquement démentie par les sources proches de la Résistance. Il est vrai que depuis quelque temps, les Israéliens procèdent à des attaques aux missiles "sporadiques" contre les sites militaires syriens, prétendant avoir détruit çà et là, des bases des "forces pro-iraniennes". Ces attaques se sont mêmes multipliées depuis la riposte cinglante et imprévisible de la Résistance, le 12 mai dernier, contre les positions du renseignement de l'armée israélienne au Golan occupé. Mais à quoi veulent venir les Israéliens, en multipliant ce genre d'attaques? Espèrent-ils provoquer le retrait du Hezbollah et de l'Iran de la Syrie, en multipliant ce genre de "feux d'artifices"? 

Il va sans dire que les attaques au missile israéliennes relèvent d'une logique de harcèlement. Avant que la riposte de la Résistance ne s'abatte sur le Golan occupé et ne pulvérise, à la surprise de l'état major de l'armée israélienne, les 10 sites sensibles liés au renseignement de Tsahal, Israël croyait pouvoir mettre "la Résistance" à la porte de la Syrie, en faisant "signer à blanc" les Pasdarans qui pour ainsi dire ne se trouvent en Syrie qu'à la demande de l'État syrien avec qui ils ont passé des accords militaires. Cette hypothèse a toujours des partisans à Tel-Aviv, il reste que sa fiabilité ne fait plus l'unanimité.  

Isaac Hertzog, chef de l'opposition israélienne. (Archives)

Peu après la riposte de l'armée syrienne et de ses alliés au Golan, Isaac Hertzog, chef de l'opposition israélienne, a reconnu qu'Israël n'avait aucun intérêt à ce qu'une guerre régionale éclate à partir des tensions au Golan, mais qu'il faudrait d'une manière ou d'une autre, "pousser les Iraniens à quitter la Syrie".

Hertzog a même affirmé qu'il fallait "repousser l'Iran, ici et maintenant qu'il ne soit trop tard. Car c'est aujourd'hui que sa présence en Syrie est minime. La donne risque de changer demain". 

Mais comment "expulser" la Résistance de la Syrie, alors qu'elle y est depuis presque sept ans à la demande de l'état syrien ? Yossi Melman, chroniqueur de Maariv affirme que "nos menaces et intimidations n'ont eu aucun effet dissuasif  et la riposte balistique "iranienne" a eu, effectivement, lieu : 

" Nos hommes politiques et nos militaires ont tous évoqué les risques qu’encourrait Téhéran en voulant venger la mort de ses conseillers militaires tués le 9 mai dernier à Hama. Mais notre discours hyperbolique, truffé d'exagérations, n'a pas suffi à faire reculer l'Iran et les Iraniens ont fait ce qu'ils avaient à faire et pour être franc, ils l'ont fait plutôt bien". 

Le directeur de l'Institut Herzl, Ofer Haivry y est allé, lui aussi, de son commentaire, rappelant le long et tortueux chemin qui s'ouvre devant Israël pour pousser l'Iran à un retrait. L'analyste affirme qu'Israël a "bel et bien échoué en Syrie" et que "les signes de cette défaite sont sous les yeux du monde entier" : 

"S'il est vrai que notre armée de l'air a réussi à détruire des cibles en Syrie, il est aussi vrai qu'il s'agit là, pas plus que des victoires "tactiques". À vrai dire, à chaque fois que nous effectuons des attaques au missile de ce genre, nous reconnaissons la défaite de notre stratégie syrienne. Nos frappes "régulières" et "fréquentes" prouvent que la menace est, elle aussi, "régulière" et "fréquente". C'est parce que la menace s'est pérennisée en Syrie qu'Israël se sent dans l'obligation de la contrer. Mais delà à pouvoir l'écarter réellement par ce genre d'action, il y a un pas que je ne franchirais pas."

Haivry remonte le file du temps et ajoute : "Dès le début de le guerre ne Syrie, nous avons navigué à vue. Nos frappes n'ont jamais été effectuées suivant une stratégie bien précise. C'est pourquoi elles ont été incapables d'empêcher "l'Iran et ses proxys" de s'enraciner en Syrie...Ce qui s'annonce c'est une guerre de longue haleine et fort complexe à laquelle il faudrait bien se préparer".

Mais Israël est-elle réellement capable de définir une stratégie autre que celle basée sur la provocation? Pour l'heure, Israël en est au stade de bombage de torse. Outre les show-off" dont seul Netanyahu a le secret, aucune stratégie d'endiguement ne pointe à l'horizon. Le coup des F-35 israéliens lancés à l'assaut des objectifs en Syrie n'a pas non plus fonctionné. Les tirs de missiles sporadiques israéliens qui visent de temps à autre le sol syrien auraient diablement du mal à convaincre Assad de rompre avec l'Iran. Surtout que les Américains et leurs alliés de l'Otan continuent à se démener dans le nord est et l'est syrien pour s'accaparer d'abord des richesses pétrogaziers de la Syrie et créer ensuite un État kurde. Quant aux Russes, le crash à venir entre Poutine d'une part et ses adversaires de l'autre est bien trop grand pour qu'il se résigne à perdre un allié aussi précieux que l'Iran. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV